CONTEXTE ○ the neighbors.

Que serait une ville sans l'odeur d'herbe fraîchement coupée ainsi que des pelouses bien vertes encadrées d'une clôture en bois blanche. Des maisons aux couleurs flamboyantes, rayonnantes et à l'architecture exceptionnelle. Luxueuse autant à l’extérieur qu'à l'intérieur, la première idée que l'on se fait de la ville peut sembler exacte, et elle l'est. Non seulement derrière chaque domicile se cache des humains, mais aussi des familles. Nombreuse pour la plupart, avec un salaire un peu plus haut que la moyenne, bref, ils vivent dans le confort, l'aisance. Les grandes maisons victoriennes sont à des prix exorbitants, tandis que les petites à deux étages sont abordables. Vous retrouverez très peu de maisons à un seul étage, cependant, puisqu'il n'y en a pas réellement. Mais qui dit habitants, dit aussi voisins. Et ce n'est pas Fairview qui fait exception aux batailles entre voisins. En fait, lorsque vous êtes résidents dans la ville, vous ne pouvez passer à côté des guerres de familles. Celles-ci sont fréquentes, souvent entre voisins d'à côté, d'en face. Elles font beaucoup plus de ravage que ce qu'elles n'ont l'air. Deux enfants de clans ennemis ne peuvent pas se fréquenter, sinon leur père risque de fortement se fâcher. Bienvenue à Fairview, là où il ne faut jamais refuser des clients bon marché.

Hanna Jenkins entra dans l'allée de chez elle, une maison grande, de couleur bleu clair. Sourire sur le visage, elle entra à l'intérieur quelques courses qu'elle venait de faire pour la fête familiale qu'il y aurait. Debout sur la pelouse se tenait son père, les deux mains sur les hanches, ahuri. Hanna était habituée à le voir dans cet état-là. C'était comme ça chaque fois qu'il avait un conflit avec le voisin, Monsieur Davids. Elle s'avança vers son paternel, sachant que si elle saluait le voisin, son père lui ferait un de ces regards. C'est mon jardin, ma propriété, j'ai le droit de mettre la semence que je veux sur ma pelouse. Encore une stupidité. Bien sûr George, mais ton engrais pollue la terre, et comme nos terrains sont reliés, j'ai peur que ma pelouse ne devienne intoxiquée. Lui répondit Robert Davids, le voisin. Alors que George Jenkins bouillonnait de rage, ne cherchant pas à se laisser faire, Hanna lui mit une main sur l'épaule. Quand tu auras fini, tu viendras m'aider à choisir le gâteau pour le mariage. Dit-elle en roulant les yeux puis soupirant, exaspérée. Son père qui s'était retourné vers sa fille leva le bras vers son voisin, ayant trouvé une nouvelle pique pour le toucher. Que je ne vois pas ton sale gosse au mariage de ma fille, d'ailleurs. Car s'il y a bien un engrais qui est mauvais pour ma pelouse, c'est bien lui. Il a pourri la vie de ma fille. Robert hocha la tête en le saluant de la main. Mes voeux de bonheur à toi et James. Bien sûr, cette phrase était à l'adresse d'Hanna qui sourit afin de le remercier en lui adressant un coucou de la main. George émit un bruit de plainte avant de se retourner vers sa fille. Comme si tu avais besoin de sa bénédiction pour te marier. Ça ne peut que te porter malheur. Hanna se mit à rire et tira son père par le bras, tenant des sacs de l'autre main. Elle était habituée à ce genre de rituel depuis bien trop de temps. Elle était pratiquement née dans les batailles familiales et n'avait pas aidé sa cause en sortant pendant quelques années avec le fils des Davids. Leur famille avait toujours été en froid, si un changement devait se produire, il y aurait certainement un dé-balancement pour les enfants et femme des deux pères de famille.